QUE
FAUT T-IL SAVOIR SUR L'AIL?
Ail
Liliaceae
VI-VII |
50-80cm |
(a)-(b) |
bulbe |
☼ |
|
Allium
sativum L.
Drogue:
Bulbe.
Forme:
En l'état.
En poudre.
Propriétés
et emplois: Sous forme frais ou
en poudre l'ail est diurétique, expectorant,
vermifuge, vulnéraire
antiseptique, bactéricides et
hypotenseur; en
usage externe le bulbe frais est nécrosant (traitement des verrues,
cors...). Il renferme une huile essentielle, des vitamines, des sels
minéraux et diverses autres substances. Dans toutes les cuisines du
monde on l'utilise largement pour relever et aromatisé de nombreux
plats chaud ou froid. Plante médicinale et condimentaire largement
cultivée dans le monde. Consommé régulièrement ou en macération
dans l'huile d'olive, favorise une bonne santé cardio-vasculaire.
Milieu:
Sans doute originaire des
steppes de l'Asie centrale.(1)
Variétés
et Cultivars:
-A.
neapolitum = Ail blanc.
-A.
ostrowskianum,Turkestan.
-A.roseum = Ail
rose.
Autres
espèces sauvages:
-A.carinatum
= Ail caréné, prés
maigres secs, plante verte à saveur douce.
-Ail
lineare = Ail
linéaire, rochers pauvres en calcaire (montagne).
-A.
lusitanicum =
Ail des montagnes
rochers pauvres en calcaire.
-
A. oleraceum = Ail des
endroit cultivés, pelouses, chemins et vignes, plante verte à
saveur douce.
-A.
Rotundum = Ail
arrondi, buissons, vignes.
-A.
Schoenoprasum
= Ciboulette,
bas-marais, rives, combes à neiges, odeur de ciboulette.
-Ail
scorodoprasum = Rocambole,
forêts
riveraines, buissons, prairies
humides.
-A.
sphaerocephalon
= Ail à tête ronde
pelouses sèches ouvertes, parois rocheuses, saveur prononcée et
odeur d'Ail.
-A.
suaveolens = Ail
odorant, prairies humides.
-A.ursinum
= Ail des Ours,
forêts
de
feuillus humides et riches en éléments nutritifs.
-A.
victorialis = Ail
victorialo, pelouses fraîches (Alpes).
-A.
vineale = Ail
des vignes, sols riches, chemins,
vignes.
Ethnopharmacologie
dans le le monde:
En
France au IX ème siècle: « L'ail a été employé de temps
immémorial comme aliment et comme assaisonnement, bien qu'il ait été
tour-à-tour un objet d'estime et de mépris chez les anciens
peuples. Les Athéniens étaient grands mangeurs d'ail. Avant de
descendre dans l'arène, les lutteurs en mangeaient quelques gousses
pour avoir plus de force et de courage. Chez les Romains, le peuple,
les soldats, les moissonneurs, se nourrissaient d'ail. Les esprits
faibles; croyaient même qu'il avait la vertu d'éloigner les
maléfices, comme aujourd'hui le peuple lui attribue la propriété
de préserver des maladies épidémiques et même de la peste.
Cependant l'ail était rarement admis dans la cuisine raffinée de
Rome. Horace l'a comparé aux plus affreux poisons. De nos jours, les
habitants des provinces méridionales en mettent presque tous dans
leurs ragoûts. Dans ces pays, où la chaleur rend les fonctions
digestives moins actives, on sent le besoin de ranimer l'estomac par
l'usage des stimulants. Les habitants robustes de la Haute-Auvergne,
des Alpes et des Pyrénées, qui vivent d'aliments grossiers, de pain
mal fermenté, de viandes presque crues, font aussi beaucoup usage de
l'ail et s'en trouvent bien.
Quelle est l'action physiologique de
l'ail?
De tout temps ce bulbe a été considéré comme stimulant;
mais aujourd'hui on révoque en doute cette propriété. « On le
regarde comme un excitant, parce qu'il pique sur la langue et sur la
muqueuse en général. N'est-ce pas là un effet chimique dépendant
du contact immédiat de l'huile alliacée, et qui ne décide rien sur
la véritable action dynamique de ce végétal? Cette action dépend
de l'impression du principe en question sur l'organisme entier,
après qu'il a passé dans le torrent de la circulation. Or,
qu'observons-nous chez les campagnards, par exemple, qui font
habituellement usage de l'ail dans leurs aliments grossiers ? Rien,
si ce n'est que l'ail facilite la digestion; mais on ne peut dire
pour cela qu'il soit excitant; car le vinaigre qu'on met dans la
salade, et qui est, certes, loin d'être excitant, facilite également
la digestion un fait qui semble démentir la présomption de l'action
excitante de l'ail, c'est que les buveurs préviennent l'ivresse en
faisant infuser quelques gousses d'ail dans le vin qu'ils boivent, ou
bien en mangeant de l'ail sur leur pain.» (Mérat et Delens, Bict.
univ. de mat. méd., t. 1.) On peut opposer à cette manière de voir
l'action fébrifuge de l'ail, que tout le monde connaît. On sait que
les prisonnière, les conscrits, se procurent momentanément la
fièvre en se servant de l'ail en suppositoire. J'ai fréquemment
constaté ce fait chez des militaires qui désiraient obtenir leur
entrée à l'hôpital. Ici, l'action primitive, instantanée et
excitante de l'ail sur le système sanguin, par suite de son action
locale irritante, ne laisse point de doute. Mais une action spéciale,
simultanée ou secondaire de l'ail pris à trop grande dose et due à
la diffusibilité de son huile essentielle, peut s'exercer sur le
système nerveux. Haller regarde l'ail comme suspect, et dit qu'il
n'a pas de peine à croire Spigélius, lorsqu'il assure que cette
plante trouble l'esprit (Bulliard, hist. des pi. vén., p. 366).
L'ail,
pris à dose ordinaire, augmente l'appétit et favorise les
digestions. Il est généralement considéré comme un excitant
énergique, d'une action momentanée sur tout l'organisme , mais se
prononçant plus particulièrement et d'une manière plus soutenue,
sur l'appareil génito-urinaire, sur la peau et les organes
respiratoires. Il augmente manifestement l'action des vaisseaux
absorbants elles sécrétions. On l'emploie dans diverses maladies
chroniques sans phlegmasie (inflammation), les fièvres
intermittentes, les hydropisies, l'asthme humide, les catarrhes
chroniques, la coqueluche, le scorbut, les affections vermineuses. On
l'a proposé aussi contre les fièvres typhoïdes, le typhus, la
pourriture d'hôpital, le choléra. L'emploi de l'ail comme
préservatif du mauvais air est tout-à-fait populaire. Son odeur
forte, extrêmement volatile et très-pénétrante, semble justifier
son usage pendant le règne des épidémies. Je ne pense pas qu'il
agisse ici seulement comme tonique stimulant. Son arôme imprégnant
l'atmosphère et pénétrant dans nos humeurs, peut les modifier et
s'opposer à l'intoxication qui produit les fièvres de mauvais
caractère, le typhus et la peste. J'ai connu des paysans qui ont pu
se préserver de fièvres intermittentes sévissant dans les marais
du Calaisis, en mangeant de l'ail matin et soir. Il serait à désirer
qu'on en fit un usage habituel dans les lieux aquatiques (marais)...
Hippocrate, Galien. Dioscoride en font mention...(2)
Aux
Amériques jusqu'au XIX siècle: Bon nombre de tribu d'Amérique du
nord (Cherokee,
Chipewa, Iroquois,...) utilisaient l'ail comme remède pour soigner
de nombreuses affections, comme par exemple pour se protéger des
piqûres d'insectes, les espèces comme: A.sativum,
Cultivated Garlic ; A.canadense,
Meadow Garlic ; et
A. vineale,
Wild Garlic, sont les plus connues (3).
En
Amérique du Sud, A.sativum,
Ajo ;
comme remède pour soigner, comme condiment et pour la conservation
des aliments (5).
Croyances,
mythes et botanique magique:
Les
Grecs avaient utilisé un certain nombre de tests pour savoir si une
femme était féconde ou non.
Dans
le traité hippocratique l'ail était consacré aux femmes stériles:
«Prendre
une gousse d'ail que vous aurez nettoyée et pelée, appliquer en
pessaire à la matrice, et voir si le lendemain l'odeur s'exhale par
la bouche; si elle s'exhale, la femme concevra; sinon, elle ne
concevra pas.»(4)
(1)
GUIDE 1: USAGE DES «COMPLEMENTS ALIMENTAIRES» D'ORIGINE VEGETALE
par J.Paul KAUFFMANN
Que faut t-il savoir sur les condiments, épices, légumes, plantes
aromatiques et médicinales sauvages et de cultures de climat tempéré
"hors monopole"?
Plantes
médicinales indigènes de F.J CAZIN 1858
Native
American medicinal plants, D.E. MOERMAN
Flore
magique et astrologique de l'antiquité par G.DUCOURTHIAL
Atlas
de la s plantas medicinales Silvestres y culivadas en zona Tropical
de Eberhard Wedler.