dimanche 13 décembre 2015

QUE FAUT T-IL SAVOIR SUR L'AIL?

QUE FAUT T-IL SAVOIR SUR L'AIL?

Ail                                                                                                                                          Liliaceae

VI-VII 50-80cm (a)-(b) bulbe

Allium sativum L.

Drogue: Bulbe.


Forme: En l'état. En poudre.


Propriétés et emplois: Sous forme frais ou en poudre l'ail est diurétique, expectorant, vermifuge, vulnéraire antiseptique, bactéricides et hypotenseur; en usage externe le bulbe frais est nécrosant (traitement des verrues, cors...). Il renferme une huile essentielle, des vitamines, des sels minéraux et diverses autres substances. Dans toutes les cuisines du monde on l'utilise largement pour relever et aromatisé de nombreux plats chaud ou froid. Plante médicinale et condimentaire largement cultivée dans le monde. Consommé régulièrement ou en macération dans l'huile d'olive, favorise une bonne santé cardio-vasculaire.
Milieu: Sans doute originaire des steppes de l'Asie centrale.(1)
Variétés et Cultivars:
-A. neapolitum = Ail blanc.
-A. ostrowskianum,Turkestan. 
-A.roseum = Ail rose.
Autres espèces sauvages:
-A.carinatum = Ail caréné, prés maigres secs, plante verte à saveur douce.
-Ail lineare = Ail linéaire, rochers pauvres en calcaire (montagne).
-A. lusitanicum = Ail des montagnes rochers pauvres en calcaire.
- A. oleraceum = Ail des endroit cultivés, pelouses, chemins et vignes, plante verte à saveur douce.
-A. Rotundum = Ail arrondi, buissons, vignes.
-A. Schoenoprasum = Ciboulette, bas-marais, rives, combes à neiges, odeur de ciboulette.
-Ail scorodoprasum = Rocambole, forêts riveraines, buissons, prairies humides.
-A. sphaerocephalon = Ail à tête ronde pelouses sèches ouvertes, parois rocheuses, saveur prononcée et odeur d'Ail.
-A. suaveolens = Ail odorant, prairies humides.
-A.ursinum = Ail des Ours, forêts de feuillus humides et riches en éléments nutritifs.
-A. victorialis = Ail victorialo, pelouses fraîches (Alpes).
-A. vineale = Ail des vignes, sols riches, chemins,
vignes.                                                                            



Ethnopharmacologie dans le le monde:
En France au IX ème siècle: « L'ail a été employé de temps immémorial comme aliment et comme assaisonnement, bien qu'il ait été tour-à-tour un objet d'estime et de mépris chez les anciens peuples. Les Athéniens étaient grands mangeurs d'ail. Avant de descendre dans l'arène, les lutteurs en mangeaient quelques gousses pour avoir plus de force et de courage. Chez les Romains, le peuple, les soldats, les moissonneurs, se nourrissaient d'ail. Les esprits faibles; croyaient même qu'il avait la vertu d'éloigner les maléfices, comme aujourd'hui le peuple lui attribue la propriété de préserver des maladies épidémiques et même de la peste. Cependant l'ail était rarement admis dans la cuisine raffinée de Rome. Horace l'a comparé aux plus affreux poisons. De nos jours, les habitants des provinces méridionales en mettent presque tous dans leurs ragoûts. Dans ces pays, où la chaleur rend les fonctions digestives moins actives, on sent le besoin de ranimer l'estomac par l'usage des stimulants. Les habitants robustes de la Haute-Auvergne, des Alpes et des Pyrénées, qui vivent d'aliments grossiers, de pain mal fermenté, de viandes presque crues, font aussi beaucoup usage de l'ail et s'en trouvent bien.
Quelle est l'action physiologique de l'ail?
De tout temps ce bulbe a été considéré comme stimulant; mais aujourd'hui on révoque en doute cette propriété. « On le regarde comme un excitant, parce qu'il pique sur la langue et sur la muqueuse en général. N'est-ce pas là un effet chimique dépendant du contact immédiat de l'huile alliacée, et qui ne décide rien sur la véritable action dynamique de ce végétal? Cette action dépend de l'impression du principe en question sur l'organisme entier, après qu'il a passé dans le torrent de la circulation. Or, qu'observons-nous chez les campagnards, par exemple, qui font habituellement usage de l'ail dans leurs aliments grossiers ? Rien, si ce n'est que l'ail facilite la digestion; mais on ne peut dire pour cela qu'il soit excitant; car le vinaigre qu'on met dans la salade, et qui est, certes, loin d'être excitant, facilite également la digestion un fait qui semble démentir la présomption de l'action excitante de l'ail, c'est que les buveurs préviennent l'ivresse en faisant infuser quelques gousses d'ail dans le vin qu'ils boivent, ou bien en mangeant de l'ail sur leur pain.» (Mérat et Delens, Bict. univ. de mat. méd., t. 1.) On peut opposer à cette manière de voir l'action fébrifuge de l'ail, que tout le monde connaît. On sait que les prisonnière, les conscrits, se procurent momentanément la fièvre en se servant de l'ail en suppositoire. J'ai fréquemment constaté ce fait chez des militaires qui désiraient obtenir leur entrée à l'hôpital. Ici, l'action primitive, instantanée et excitante de l'ail sur le système sanguin, par suite de son action locale irritante, ne laisse point de doute. Mais une action spéciale, simultanée ou secondaire de l'ail pris à trop grande dose et due à la diffusibilité de son huile essentielle, peut s'exercer sur le système nerveux. Haller regarde l'ail comme suspect, et dit qu'il n'a pas de peine à croire Spigélius, lorsqu'il assure que cette plante trouble l'esprit (Bulliard, hist. des pi. vén., p. 366).
L'ail, pris à dose ordinaire, augmente l'appétit et favorise les digestions. Il est généralement considéré comme un excitant énergique, d'une action momentanée sur tout l'organisme , mais se prononçant plus particulièrement et d'une manière plus soutenue, sur l'appareil génito-urinaire, sur la peau et les organes respiratoires. Il augmente manifestement l'action des vaisseaux absorbants elles sécrétions. On l'emploie dans diverses maladies chroniques sans phlegmasie (inflammation), les fièvres intermittentes, les hydropisies, l'asthme humide, les catarrhes chroniques, la coqueluche, le scorbut, les affections vermineuses. On l'a proposé aussi contre les fièvres typhoïdes, le typhus, la pourriture d'hôpital, le choléra. L'emploi de l'ail comme préservatif du mauvais air est tout-à-fait populaire. Son odeur forte, extrêmement volatile et très-pénétrante, semble justifier son usage pendant le règne des épidémies. Je ne pense pas qu'il agisse ici seulement comme tonique stimulant. Son arôme imprégnant l'atmosphère et pénétrant dans nos humeurs, peut les modifier et s'opposer à l'intoxication qui produit les fièvres de mauvais caractère, le typhus et la peste. J'ai connu des paysans qui ont pu se préserver de fièvres intermittentes sévissant dans les marais du Calaisis, en mangeant de l'ail matin et soir. Il serait à désirer qu'on en fit un usage habituel dans les lieux aquatiques (marais)... Hippocrate, Galien. Dioscoride en font mention...(2)

Aux Amériques jusqu'au XIX siècle: Bon nombre de tribu d'Amérique du nord (Cherokee, Chipewa, Iroquois,...) utilisaient l'ail comme remède pour soigner de nombreuses affections, comme par exemple pour se protéger des piqûres d'insectes, les espèces comme: A.sativum, Cultivated Garlic ; A.canadense, Meadow Garlic ; et A. vineale, Wild Garlic, sont les plus connues (3).
En Amérique du Sud, A.sativum, Ajo ; comme remède pour soigner, comme condiment et pour la conservation des aliments (5).


Croyances, mythes et botanique magique:
Les Grecs avaient utilisé un certain nombre de tests pour savoir si une femme était féconde ou non.
Dans le traité hippocratique l'ail était consacré aux femmes stériles:
«Prendre une gousse d'ail que vous aurez nettoyée et pelée, appliquer en pessaire à la matrice, et voir si le lendemain l'odeur s'exhale par la bouche; si elle s'exhale, la femme concevra; sinon, elle ne concevra pas.»(4)


(1) GUIDE 1: USAGE DES «COMPLEMENTS ALIMENTAIRES» D'ORIGINE VEGETALE par J.Paul KAUFFMANN Que faut t-il savoir sur les condiments, épices, légumes, plantes aromatiques et médicinales sauvages et de cultures de climat tempéré "hors monopole"?
  1. Plantes médicinales indigènes de F.J CAZIN 1858
  2. Native American medicinal plants, D.E. MOERMAN
  3. Flore magique et astrologique de l'antiquité par G.DUCOURTHIAL
  4. Atlas de la s plantas medicinales Silvestres y culivadas en zona Tropical de Eberhard Wedler.


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